« On a atteint le creux de la vague en Espagne et c'est le moment idéal pour investir », avance Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France et Monaco. « Il y a donc une fenêtre de tir qui s'ouvre en ce moment dans ce pays et dont il faut profiter avant 2016 », conseille-t-il. Frappée de plein fouet par la crise de la dette, l'Espagne a vu ses prix immobiliers chuter de 30 à 40 % depuis 2008. De 2.100 euros le mètre carré en moyenne, ils sont descendus à 1.470 euros en 2013, selon l'institut d'études économiques Xerfi . Ce qui permet de réaliser de très bonnes affaires. Ainsi, une villa de 500 m2 avec vue sur mer, sur un terrain de 1.800 m2, dans la commune de Alella, au nord de Barcelone, a été achetée récemment 2,5 millions d'euros par des Français. A titre de comparaison, la même maison à Saint-Paul-de-Vence (près de Nice) aurait coûté entre 5 et 7 millions, explique Laurent Demeure.
« Le marché du luxe, précurseur, est en train de repartir fortement et va tirer l'ensemble de l'immobilier espagnol », assure-t-il. Selon lui, les prix du très haut de gamme se sont déjà stabilisés depuis six mois et ont même très légèrement augmenté dans les spots internationaux que sont Ibiza, Marbella et surtout Barcelone et sa région qui connaissent un engouement croissant. Même si les Français se positionnent moins sur ce marché, que sur celui du résidentiel familial, dont les prix continuent encore de baisser légèrement, ces derniers devraient donc bientôt rebondir, affirme le président de l'agence immobilière. Ce qui offre des opportunités d'investissement très intéressantes.
En revanche, il faut être particulièrement prudent sur la localisation du bien. « Il faut rester sur des marchés avec une forte liquidité, une demande suffisamment internationale, pour ne pas dépendre que de l'économie locale », alerte Laurent Demeure.
Un point sur lequel insiste également Me Arlette Darmon, président du groupe Monassier : « En Espagne, avec la politique de construction immobilière forcenée des années 2005-2010, quantité de maisons et appartements ont poussé comme des champignons, bien au-delà des besoins. Avec la bulle immobilière et la crise, on s'est retrouvé avec des villes fantômes, notamment dans le sud de l'Espagne, et des biens impossibles à louer. »
Si acheter une résidence de vacances ou réaliser de l'investissement locatif en Espagne semble présenter des avantages, s'y installer, en revanche, ne serait pas intéressant sur le plan fiscal pour les Français.. Contrairement au Portugal (voir ci-dessus). « L'Espagne est fiscalement "blacklistée" dans notre cabinet, on ne recommande pas du tout de s'y installer », alerte Me Maximilien Jazani, avocat fiscaliste de Manswell.
Pour lui, « en dehors des opportunités d'acquisition de biens immobiliers très décotés dans l'espoir de réaliser une forte plus-value future, devenir résident fiscal d'Espagne avec un taux marginal d'impôt sur le revenu (Etat + Région) pouvant atteindre 52 %, voire 56 % (Andalousie) n'est pas fiscalement intéressant ».